Une bonne anamnèse
La première étape de l’évaluation consiste à retracer l’histoire de vie de la personne sur différents plans (médical, scolaire, vie quotidienne…). Le but de cet entretien avec les parents et l’enfant est d’obtenir un maximum d’indices sur la situation et d’évaluer les répercussions en vie quotidienne et dans la scolarité.
Un bilan complet
Il s’agit ici de faire un « état des lieux » du fonctionnement cognitif de la personne ; de déterminer quelles fonctions sont préservées et quelles fonctions sont fragiles ou problématiques.
Bien souvent, le neuropsychologue commence son évaluation par un test d’intelligence (quotient intellectuel) afin d’avoir une vision globale du fonctionnement de la personne dans des situations de résolutions de problèmes. Ensuite le bilan est approfondi grâce à la passation de tests évaluant plus spécifiquement l’efficacité de chaque fonction cognitive qui pourrait poser problème. Le principe de chaque test est de comparer les performances de la personne à ce qui est attendu pour son âge. On repère donc quelles performances sont dans les normes, en deçà ou en dessous.
L’enfant peut en effet avoir un très bon niveau de langage et être en difficulté pour analyser l’espace visuellement.
Ce bilan va permettre la mise en place de préconisations thérapeutiques (si nécessaire, une proposition d’un suivi neuropsychologique et/ou l’orientation vers d’autres professionnels) ainsi que la mise en place d’adaptations pédagogiques destinées à l’équipe enseignante.
Une explication aux parents et à l’enfant
Ce bilan fait l’objet d’un compte rendu écrit qui est remis et expliqué aux parents et à l’enfant. Une bonne compréhension et une bonne appropriation de leur part sera très importante pour la suite du parcours de vie de l’enfant.
En effet, cette étape est essentielle car elle permet à l’entourage de mieux comprendre les compétences et les limitations de l’enfant et de mieux s’y adapter.
L’écriture étant pénible et fatigante pour un enfant dyspraxique, il n’est pas approprié de lui demander de réécrire toutes ses leçons pour qu’elles soient « propres ». En revanche, lui permettre de faire les devoirs à l’oral facilite les apprentissages.
Aménagement de l’environnement
Au domicile, le neuropsychologue pourra proposer des aménagements de l’environnement, qui consistent à fournir un environnement le plus structuré possible à l’enfant.
Par exemple, organiser son espace de travail, l’éloigner des sources de distraction, éliminer le matériel inutile sur la table, l’aider à gérer son agenda et son matériel, afficher les horaires et les règles de conduite, autoriser si besoin la balle antistress pour lui occuper les mains.
Le psychologue pourra également aider l’école à mettre en place des aménagements pédagogiques adaptés (en association avec le médecin en charge de l’enfant, le médecin scolaire et le psychologue scolaire, la collaboration entre intervenants étant bien sûr primordiale).
Pour un élève dyslexique, on peut par exemple demander de veiller à la lisibilité et à la clarté de l’affichage, de vérifier que l’agenda soit lisiblement renseigné d’agrandir les formats des supports écrits (A 3) de surligner les énoncés ; surligner une ligne sur deux, de proposer à l’élève des outils d’aide (cache, règle …) …
Suivi en remédiation cognitive et métacognitive
La métacognition est une approche basée sur des exercices menant à une prise de conscience de ses propres actions et permettant de mettre en place des stratégies au quotidien pour connaitre son propre fonctionnement, et notamment s’appuyer sur ses points forts pour pallier ses points faibles.
L’acquisition de ces stratégies peut être généralisée à différentes activités et dans différents contextes.
Suivi cognitif et comportemental
Ces suivis sont axés sur l’analyse fonctionnelle des facteurs qui induisent, maintiennent ou aggravent le trouble. Elles permettent à l’enfant d’identifier ses schémas de pensée, source de souffrance.
Une des principales techniques consiste en l’utilisation de systèmes de récompenses et de renforçateurs choisis pour aider l’enfant à améliorer ses comportements, son attention, et contrôler son impulsivité (renforcements de comportements nouveaux).
Il s’agit de prises en charge au cours desquelles les parents jouent le rôle de co-thérapeutes.
Soutien parental
Il s’agit de programmes conduits en groupe, ou suivis en individuel (couple parental) qui ont pour objectifs d’apprendre aux parents à mieux gérer les comportements gênants de leur enfant ainsi que d’améliorer la relation parents-enfant (briser le « cercle vicieux » et réintroduire des situations positives au sein des relations parents-enfants).
Soutien de l’équipe enseignante
Mélange de formation, d’appui technique et d’analyse de pratiques, ce soutien est organisé sur plusieurs séances qui concernent l’information autour du trouble, l’apprentissage et l’utilisation de techniques comportementales (émulation entre enseignants confrontés aux mêmes difficultés).